Au sommaire de la Revue N° 2 - 2016
CARCINOLOGIE TETE ET COU
Détection et rôle du virus papilloma humain dans les carcinomes épidermoides de la tête et du cou à Yaoundé et à Douala
Auteurs : Minka Ngom EGS, Njock LR, Evehe Vokwely JE, Ngo Nonga B, Sosso M, Kamgaing R, Fokouo Fogha V, Ngo Nyéki AR, Asmaou Bouba D, Ndjolo A, Bengono G. (Douala)
Ref. : Rev Laryngol Otol Rhinol. 2016;137,2:53-59.
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Résumé :
Introduction: le virus du papillome humain ou Human Papillomavirus (HPV), est un virus à ADN qui fait partie de la famille des Papillomaviridae. La situation des carcinomes épidermoïdes de la tête et du cou HPV induits est très peu connue en Afrique encore moins au Cameroun. Ceci a été le leitmotiv pour la réalisation de cette étude préliminaire afin de ressortir le profil viral HPV des carcinomes épidermoïdes des voies aéro-digestives supérieures (VADS) dans deux villes principales du Cameroun (Douala et Yaoundé). Méthodologie : nous avons réalisé une étude prospective, analytique et descriptive. Une étude d’une durée de 14 mois du 1er Décembre 2011 au 1er février 2013. Tous les patients présentant un carcinome épidermoïde de la tête et du cou étaient inclus, étaient exclus tous ceux qui refusaient d’adhérer ou qui avaient des carcinomes non épidermoïdes. Les pièces biopsiques ou opératoires étaient conservées à -70° C et transportées dans la neige carbonique pour les pièces reçues hors de la ville de Yaoundé qui était le lieu de détection. La détection a été faite par PCR avec Abbott RealTime PCR HR-HPV, utilisant l’appareil Abbott m2000rt pour l’amplification et la détection. L’analyse des données a été faite grâce aux logiciels Epi Info 2011 et Windows Excel 2007. Résultats : nous avons reçu 51 patients, avec une incidence annuelle estimée à 0,19 %. L’âge moyen était de 49 ans, le Sex ratio était de 1,7/1 en faveur des hommes. Nous avons exclu trois échantillons de l’analyse des données de biologie moléculaire du fait de leur détérioration. Les comportements sexuels à risque étaient beaucoup plus présents chez les patients HPV+ notamment 61,5 % pour le sexe oral, 92,3 % pour les rapports sexuels non protégés, et 30,7 % pour les partenaires sexuels multiples. Les patients HPV+ semblaient être moins exposés à l’intoxication alcoolo-tabagique, que les patients HPV-. La prévalence du HPV était de 27 % (95 % [IC: 24,5-91,5]). Les localisations tumorales les plus représentées dans la population des HPV+ sont l’oropharynx, la cavité buccale. La détection du HPV-16 était évaluée à 66,7 % (95 % [IC: 38,6-90,9]), suivie par le HPV- «autre» détecté 26,6 %, deux co-infections du HPV «Autres» avec le HPV-16 et le HPV-18 à 15,4 %. Conclusion : les carcinomes épidermoïdes des voies aérodigestives Supérieures HPV induits, existent dans notre contexte. La prévalence semble sous-estimée au vue des limites que nous avons rencontrées pendant la réalisation de cette recherche.
Prix : 14.00 €
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